Slasher #05 - PANDORA, 28 ans - Artiste peintre / Surfeuse
Salut Pandora, je te laisse te présenter et nous dire d’où tu viens ?
Je m’appelle Pandora Decoster, je suis peintre et je viens d’une famille d’artistes. Ma mère est peintre réaliste et mon beau-père, écrit. J’ai grandi dans un univers bohème avec des grands-parents avant gardistes. Ma famille est d’origine parisienne et mon grand père s’est installé à Biarritz en 78.
Il a ouvert un an après, Hangar, un surf et skate shop pointu en haut de la côte des basques, exactement à l’endroit du rond point avec le trompe l’œil. Il l’a tenu pendant 10 ans. Aujourd'hui il collectionne tout ce qui se réfère au surf Art et organise des projets consacrer à la mémoire du surf et a fondé le marché international du surf Art. Sa dernière expo était La Déferlante Surf, au Musée d’Aquitaine de Bordeaux, l'année dernière.
Quel était ton rêve d’enfant ?
Enfant, je voulais faire une école à la « Un Dos Très » et être une star, puis, adolescente, je voulais devenir Roxy girl. Je rêvais en regardant les images de Kassia Meador et Kelia Moniz, de voyager comme elles, partout, en bateau, avec pleins de copines. Tous les ans, avait lieu le Roxy Jam (championnat du monde féminin de longboards) à la Côte des Basques. Toutes mes idoles de la team Roxy étaient logées dans la maison d'hôte à côté de chez moi. Le garage où je rangeais mes planches, donnait sur la rue. Un jour, Kassia est passée et en me voyant ranger ma combi, elle m’a demandé de me photographier. L’année d’après on surfait ensemble et ça s’est fait comme ca, j’ai pu faire partie de la team quelques années, de mes 16 à 21 ans.
Aujourd'hui mon rêve serait d’avoir une grande galerie d’art sauvage mais sophistiqué, entre mer et montagne. Je l’imagine avec un espace cantine, avec un plat du jour réalisé avec des légumes qui pousseraient sur les lieux. Il y aurait pleins de musiciens, d’artistes en résidence, on ferait des fêtes et des concerts. Un lieu comme la Farley Farmhouse de Lee Miller, dans les années 50/60, dans la campagne Anglaise, où Picasso, Max Ernst, Joan Miro, Man Ray et pleins d’autres se retrouvaient pour créer à la campagne !
Aujourd’hui dans quel environnement vis-tu ?
Je me suis installée à Guéthary, il y a 2 ans et j’ai la chance d’avoir mon studio de peinture dans mon appartement qui est baigné de lumière tout les matins.
Je vis avec mon chat Suki. Je l’ai trouvé à deux semaines, dans une forêt, lors d’une ballade dans la montagne basque. Sukhi veut dire bonheur en sanscrit, et amour fou en japonais sans le « h ». Ça résume bien ma relation avec elle (et ça veut aussi dire soupe en hawaïen… haha).
Tu partages ton temps entre la peinture et le surf, as tu rencontré des difficultés à faire ce que tu fais?
J’essaie de peindre la plupart du temps car c'est mon métier. Je surf de temps à autres mais je préfère attendre les jours meilleurs, en longboard, l’été et surtout l’automne sont les meilleures périodes.
Ce n'est pas facile tous les jours d’être peintre, car cela demande énormément de solitude et d’immobilité. Il m’arrive de peindre sans relâche, sans sortir de chez moi, car j'ai envie de finir une toile. À l’inverse, je peux aussi faire la fête pendant une semaine sans toucher à un pinceau. Ce métier appelle à une grande rigueur, beaucoup de patience et un équilibre que je n'ai pas encore tout à fait trouvé.
Quel a été ton parcours pour devenir l’artiste peintre que tu es aujourd’hui ?
A 20 ans j’étais commissaire d’exposition pour la Roxy Jam (je m’occupais de la partie Art du festival). L’époque Roxy a été incroyable pour moi, je touchais de l’argent pour voyager (Californie, Australie, Costa Rica, Hawaï, Canaries) et surfer ! A cette époque, je filmais tout le temps et prenais beaucoup de photos. J'ai réalisé deux courts métrages, dont un qui avait fait parler de lui, L’apéritif, un film qui interrogeait de manière psychédélique l’intérêt de faire des films de surf.
J’ai eu différentes expériences avant de faire de la peinture mon métier.
J’ai commencé les Beaux Arts de Biarritz en 2013, mais j'ai abandonné au bout d’un an, car je ne comprenais pas bien la vision de l’institution contemporaine et conceptuelle. Je regrette de ne pas avoir terminé mais cela m’a permis de vivre deux années où j'ai beaucoup appris. D’abord à Paris où j'ai étudié la cuisine. Puis en Australie où j'ai travaillé dans des fermes bio et appris la permaculture. Je voulais découvrir le métier à la ferme. Une fois là bas, je me suis finalement retrouvée entourée d'artistes et musiciens. Comme si la vie me ramenait à ça. À mon retour, en France j'ai fait un choix : me focaliser sur la peinture et rien d'autre. Je me suis cherché au début, mon univers a évolué, je peignais avant des couleurs sombres, puis un jour j’ai essayé des couleurs lumineuses et reçu beaucoup d’encouragements. J’ai continué dans ce sens.
As-tu d’autres projets créatif que la peinture ? Quelles seront les prochaines exposition ?
En ce moment je me suis remise au montage, j’aide à monter des images pour un clip de La Femme, qui devrait sortir pendant le confinement.
La Femme est un groupe à géométrie variable qui a la superbe habitude de créer avec leurs amis. Je les connais depuis très longtemps et j’ai assisté à leurs débuts. J’ai un peu chanté pour eux, participé à plusieurs de leurs vidéos et également peint la pochette pour le single l’Hawaïenne.
C'est toujours hilarant d’être en leur compagnie, ce sont de sacrés énergumènes...
Concernant mes prochaines expositions, je devrais exposer avec Innocents à Venice Beach en Californie. C’est une sorte de plateforme galerie virtuelle qui connecte le surf et l’art.
Qu’est-ce qui te rend le plus heureuse ces derniers temps?
J’ai finalement beaucoup voyagé, exploré pleins de choses différentes et de facettes de ma personnalité. Je me suis un peu calmée aujourd’hui.
Les voyages constants au bout du monde ne m’attirent plus vraiment. Une sorte de sagesse a grandi en moi, me poussant à apprécier la vie calme et simple.
Ce qui me rend le plus heureuse ces derniers temps malgré tout c’est que la planète respire enfin et c'est chouette, le ciel est si pur, les dauphins nagent à Venise !
As tu un combat que tu mènes au quotidien ou une cause qui te tient particulièrement à cœur?
Je fais ce que j’estime être le minimum pour la planète. J’achète des produits locaux toute l’année, en vrac le plus possible. J'ai une petite organisation de poches en papier et je recycle jusqu'au moindre goulot. Je ramasse souvent les déchets, je ne peux pas regarder un paysage jonché de déchets sans en ramasser le maximum.
Je recycle également mes déchets végétaux en les apportant à une ferme, la Gardenerie de Guéthary.
Quel est le plus gros challenge que tu as su relever ?
Le plus gros défis c'était de me lancer dans la peinture car personne ne croyait que je pourrais en vivre et finalement ça a bien marche. Nous verrons la suite, mais je croise les doigts pour que cela continue !
IDOINE joue beaucoup avec les contrastes et cherche à casser les a priori. Si tu devais te décrire par un contraste ou une association de mots improbable mais qui te correspond, que choisirais-tu et pourquoi?
GIN TO & INFUSION : j’aime beaucoup le Gin Tonic mais je dois dire que depuis le confinement je suis plutôt infusion au romarin (qui pousse sur ma terrasse) avec beaucoup de miel. Presque 3 théières par jour! (haha)
Raconte nous une anecdote sur toi, que peu de gens ne connaissent ?
J’ai tourné dans une pub de fromage de brebis Ossau Iraty quand j’étais petite.
Quel est le top 3 de ta bucket list?
- Surfer à Rome
- Flaner à Londres
- Retourner en Australie
On peut te suivre où?
Sur Instagram @pandorathecoaster
Je n’ai pas encore de site internet.
Le son que tu écoutes en boucle?
Depuis quelques jours pour se mettre en train le matin : Runway - La Femme
Un bouquin à nous conseiller?
Nos Voisins Du Dessous de Bill Bryson.
Toi qui aimes les anecdotes, ce livre raconte les magnifiques et étonnantes absurdités de l'histoire en Australie.
Un compte instagram qui te fait rire?
@alicemoitie
Une adresse où tu vis?
L’incontournable Providence, à Guéthary
Le restaurant Elements, à Bidart
Ta dernière découverte?
J’ai découvert que les éléphants ronronnaient