Slasher #07 - LOUISE, 27 ans – MANNEQUIN / CHARGEE DE PROJETS PEDAGOGIQUES

Slasher #07 - LOUISE, 27 ans – MANNEQUIN / CHARGEE DE PROJETS PEDAGOGIQUES

Salut Louise, je te laisse te présenter et nous dire d’où tu viens ?

Je m’appelle Louise Ropagnol, je suis née en 1993, 1 mois en avance, certainement pressée d’arriver dans ce monde. Je viens du Sud-Ouest, un petit village au nord de Toulouse, Montastruc-la-Conseillère. 


Quelle enfant étais-tu ?

J’étais très dynamique, je riais, courais et ne tenais pas en place. À l’âge de 8 ans, et après beaucoup de patience, j’ai accueilli un petit frère, Ulysse. Déjà très curieuse et intéressée par la nature qui m’entourait, exploratrice, j’inventais un tas d'histoires d’aventures avec mes cousines. Plutôt téméraire, j’adorais tenter de nouvelles expériences. Toutes mes vacances d’été ont été bercées par les vagues, sur la côte landaise et chaque rentrée d’école était pour moi un crève-cœur. Je pense qu’un rêve inconscient s’est dessiné au fil des années, celui d’habiter, un jour, au bord de l’océan...


Peux-tu nous parler de ton parcours, tes voyages et du chemin parcouru jusqu'à aujourd’hui ?

Mon parcours après le lycée a été tumultueux. Trois semaines avant le bac, je me suis cassée la main droite, m’obligeant à le passer en septembre, et me faisant par la même occasion prendre pas mal de retard sur la rentrée. 

Ce faux départ m’aura finalement permis d’aller rejoindre ma cousine à New York. J’y resterais 3 mois ! 

Soucieuse de l’environnement, j’aime pouvoir résoudre des problèmes qui y sont liés, et chercher des réponses. Je me suis intéressée aux études d’ingénieurs mais pour diverses raisons, je n’ai pas osé me lancer. Finalement ce sera un BTS au fin fond de l’Aude, pour étudier les biotechnologies. Le monde des laboratoires, pour satisfaire mon envie de faire des expériences. Grande désillusion de réaliser qu’après 2 ans d’étude, les résultats sont lus par des machines…

Ayant un pied dans le monde du mannequinat, je décide l’année suivante de tenter ma chance à Paris. Là encore le timing n’est pas bon et je finis par rentrer à Toulouse. En 2014, je choisis de poursuivre mes études dans la biologie, en rentrant en 2éme année de licence de Biologie des Organismes, à Anglet. Un choix pas très difficile à faire…

Aujourd’hui j’alterne entre 2 activités. Je suis Chargée de Projets Pédagogiques au sein de la Water Family, j’interviens dans les écoles du territoire pour sensibiliser les plus jeunes à la protection de l’eau, du vivant et de la santé. On cherche avant tout à valoriser l’adoption de comportements responsables. Je co-crée également, avec l’équipe pédagogique, des outils et des événements. 

Depuis mes 16 ans je fais du mannequinat. Ayant du temps, je continue cette activité aujourd’hui, en espérant que ce domaine s’adaptera au mieux aux enjeux de demain.


Dans quel environnement vis-tu ?

Je suis arrivée sur la côte basque il y a 6 ans. Je vis à Anglet avec Arthur et Plouf, notre chat. Nous avons la chance d’avoir une petite terrasse et peu de terre qui a accueilli un potager pendant le confinement et que l’on compte bien étoffer !


Aujourd’hui, comment est partagé ton temps ?

Je suis chanceuse d’être en free lance pour pouvoir gérer mon temps comme je le veux. J’alterne entre mes deux activités professionnelles. 

Je monte à Paris de temps en temps, ce qui me va très bien. Jamais je ne pourrai sacrifier l’horizon du bleu infini pour l’horizon (souvent) gris de Paris. Cette liberté me permet de surfer aux bons créneaux et de me consacrer à d’autres activités comme le yoga et plus récemment la poterie.

De manière générale j’aime fédérer et regrouper des gens autour d’une cause, d’un projet ou même d’un verre.


As-tu rencontré des difficultés à faire ce que tu fais?

Plus que des difficultés physiques, ce sont des obstacles moraux, la pression que nous renvoie la société et qu’on peut se créer soit même que j’ai ressenti. Plusieurs fois, j’ai douté de la « stabilité » de mon statut, de ne pas rentrer dans les « clous », de ne pas avoir fait un master ou de ne pas avoir la sécurité d’un salarié.  


Parle nous de tes projets ?

Pendant le confinement, nous avons étoffé notre potager à la maison. Cela nous a permis, à mon copain et moi, de faire connaissance avec nos voisins et de leur présenter notre idée d’un « jardin des voisins », dans notre allée commune.

Nous avons aussi eu en tête de lancer un mouvement citoyen de fertilisation de tous les espaces autour de nous, au niveau local, avec des conseils grand public. Le but n’étant pas que chacun atteigne l’autonomie alimentaire, mais de remettre les mains à la terre, renouer avec la nature, qu’on a tendance à trop éloigner de notre quotidien.


Y a-t-il des projets qui n’ont pas aboutis ou qui n’ont pas rencontrés le succès espéré ? 

Les projets non aboutis sont ceux que je n’ai même pas osés commencer, car je les pensais trop fous, non rentables, infaisables, et que j’étais toute seule. J’ai beaucoup d’idées en tête mais j’ai du mal à établir un plan d’attaque et savoir par où commencer. 

Je grandis, j’apprends qu’il ne faut pas courir et qu’il faut prendre le temps.


Peux-tu nous parler d’une décision importante que tu as prise, et qui a eu une répercussion hyper positive dans le courant de ta vie ?

Il y en a eu deux : m’envoler pour New York sans réel objectif à la suite de cette rentrée ratée et le stage à la Water Family en 2016! 

Ce stage n’avait rien à voir avec mes études et il m’a aidé à faire tomber les aprioris sur les voies et les choix professionnels. Quand j’ai répondu à l’offre, il s’agissait de créer un nouvel outil pédagogique, un jeu sur le grand cycle de l’eau. J’avais clairement le sujet de stage le plus farfelu de ma promo! J’ai répondu oui, sans même me rendre compte que je ne savais pas du tout comment créer un jeu, j’ai foncé ! Oeuvrer pour l’éducation des jeunes générations dans l’association est très galvanisant, on se sent utile, ça aide pour rester motivé au quotidien. Et ça va faire 6 ans que j’y suis !


Peux-tu nous parler de la Water Family ?

Les projets pédagogiques représentent le cœur de l’association. Notre but est « d’agir à la source» en sensibilisant un maximum de personnes et surtout de jeunes, à la protection de l’eau et par extension à la protection de l’environnement, de la santé et du vivant. L’eau est reconnue comme un bien commun de l’humanité et nous avons tendance à l’oublier. 

C’est grâce à la prise de conscience, en interpellant les populations à l’impact de leurs choix du quotidien : nourriture, cosmétiques, nettoyants, achats impulsifs, consommation d’objets, consommation textile, que nous arriverons à faire évoluer les mentalités. Le monde change et il va falloir s’adapter à lui et non le contraire. Pour y arriver, nous accompagnons les populations à adopter un mode de vie plus simple et des éco-gestes. 

Certes, le nettoyage de déchets sur la plage et d’autres actions sur le littoral, encouragés par des associations comme Surfrider, sont importants. Mais encore une fois c’est en agissant à la source que nous pouvons véritablement changer les choses. En arrêtant de produire et d’utiliser du plastique, en limitant nos déchets au quotidien, nous n’aurions plus besoin d’aller ramasser ces déchets ou de traiter toujours plus les eaux usées.


Quelle richesse ressort de toutes tes expériences?

Je m’adapte facilement à de nouvelles situations et environnements. Je suis débrouillarde et dans l’association on me décrit souvent comme un « couteau suisse ». Je pense que c’est l’une de mes richesses, un atout nécessaire pour se réinventer !


As-tu un combat que tu mènes au quotidien ou une cause qui te tient particulièrement à cœur?

Démocratiser la protection du vivant ! 

J’aimerai que cela ne soit pas un plus, une discipline optionnelle ou même encore considérée comme « un combat ». Au même titre que l'Économie ou les Mathématiques, cela devrait être un pilier de notre société et de l'Éducation. L’écologie est transversale, primordiale et durable.

Je pense qu’il faut arrêter de stigmatiser, de faire culpabiliser les gens qui se bougent ou ceux qui ne se bougent pas. 

On peut faire de l’écologie qui donne envie, en créant des émotions... via la stigmergie, comme les fourmis. Il y a un gros boulot à faire, selon moi, dans ce domaine pour changer les consciences et toucher l’inconscient.


Qu’est-ce que la stigmergie justement?

Je n’ai pas fait une thèse sur la stigmergie, mais on aime bien l’utiliser comme exemple dans l’association. C’est un peu notre modèle pour faire de l’écologie à grande échelle ! A la base il s’agit d’une méthode de communication utilisée par les fourmis. Elles déposent des phéromones derrière elles, pour que d’autres fourmis puissent suivre la piste, jusqu’à la source de nourriture. 

La stigmergie pour nous c’est donner envie aux autres de suivre le mouvement du changement grâce à la valorisation, au partage et le plaisir. Nous pratiquons alors la valorisation plutôt que la punition et essayons un maximum de créer des émotions via nos outils et expériences.


Es-tu ce que tu te définirais comme ayant une personnalité hybride/outsider/slasher et pourquoi?

Oui complètement ! J’ai plusieurs facettes. J’aime m’habiller classe le soir, mais je peux aussi enfiler jogging basket et partir surf sous le bras, ou chausser sabots et tablier dans le jardin. Je peux être explosive, et appliquée. Avoir envie de voir beaucoup de monde ou de m’isoler. Plutôt attirée par la campagne et les grands espaces, j’aime aussi parfois l’effervescence des grandes villes. Comme tu le décris, je ne rentre pas dans une case et ne souhaite pas qu’on me mette une étiquette.


Quel est le plus gros challenge que tu as su relever ?

Il arrive que mes amis de Toulouse ou Paris, me disent « tu as trop de chance de vivre sur la côte... ». Ça a davantage été un choix que de la chance. Et je pense que ça a été mon plus gros challenge : réussir à vivre là où je voulais, sans faire de concession sur ma vie professionnelle.

Le prochain challenge que j’aimerai relever c’est de réduire ma consommation de tissus et l’addiction aux vêtements qu’on peut avoir. Aujourd’hui j’achète sur Vinted et fais les brocantes le dimanche matin pour limiter mon impact. Mais j’aimerai aussi passer moins de temps sur les écrans, ce qui ne va pas avec le scrollage Vinted (haha)…


Qu’est-ce qui te rend le plus heureuse ces derniers temps?

La qualité de vie que j’ai ici, au pays basque! Je me sens très chanceuse de pouvoir faire tout ce que je fais et vis aujourd’hui, sans pour autant avoir besoin de beaucoup de choses matérielles.

Je suis aussi heureuse de mes activités professionnelles qui ne laissent pas de place à la routine et donnent du sens à la vie, surtout en ces temps de doutes, de peur et de restrictions...


Es-tu es une adepte de la combi ?

Oui!! La combi de surf pour commencer, le tablier pour la cuisine et la poterie, la combi fluide pour chiller à la maison et la combi IDOINE pour une journée à l’école avec la Water Family.


IDOINE joue beaucoup avec les contrastes et cherche à casser les a priori. Si tu devais te décrire par un contraste ou une association de mots improbable mais qui te correspond, que choisirais-tu et pourquoi? 

CASTING & POTAGER 


Quel est le top 3 de ta bucket list?

  1. Faire une transatlantique pour aller en Guadeloupe avec Arthur.
  2. Faire une ferme urbaine avec des fleurs et des ruches.
  3. Rejoindre l’Indonésie en train.

Le son que tu écoutes en boucle?

En ce moment je suis très David Walters et DjeuhDjoah, ça chante de l’actualité tout en légèreté.


Un bouquin à nous conseiller?

Le Tour Du Monde Du Roi Zibeline, de Jean-Christophe Rufin.


Un compte instagram qui te fait rire ou rêver?

@thomaslelu pour la rigolade,

@the_red_list pour la beauté qui interpelle.


Une adresse à nous conseiller dans la région?

Dernièrement j’aime prendre à emporter chez Cao, aux Halles d’Anglet.


On peut te suivre où?

Sur Instagram @louise_rpgnl

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